Dans les années 30, Walt Disney était la coqueluche d'artistes et d'intellectuels allant d'écrivains à des metteurs en scène, en passant par des musiciens.
Quelques extraits de discours sur Walt:
"Les deux grands génies du cinéma sont Walt Disney et Charlie
Chaplin" Thornton Wilder -écrivain-
"Comme Chaplin, Disney est un fin psychologue et tous deux font,
au cinéma, la seule chose qui parle à tout les peuples" H.G. Wells
-écrivain-
"La raison (du succès de Disney et de Chaplin) est qu'ils ne subissent
aucune interférence extérieure. Ils sont leurs propres producteurs, leurs
propres metteurs en scène, et participent même à l'élaboration de leurs
propres scénarios et de leurs propres musiques de film. Leur talent artistique
touche au sublime" René Clair -metteur en scène-
Inutile de dire que la renommée de Mickey et Cie avait transformé le
département merchandising de Disney en une entreprise multimillionnaire en
dollars.
Walt Disney était devenu une célébrité et surveilla ses propos lors de ses
interviews, il semblait toujours d'une modestie exemplaire. Quelques
phrases-réponses de Walt:
"Je ne dessine pas, je n'écris pas de musique, je ne contribue
pas à la plupart des gags et des idées figurant aujourd'hui dans nos films.
mon travail consiste essentiellement à superviser, à choisir et à façonner
les matériaux, à diriger et à coordonner le travail de notre équipe"
dit-il à New York Times.
"La célébrité aide bien sûr à obtenir une bonne place pour
un match de football... Mais aussi loin que je me rappelle, la célébrité ne
m'a jamais aidé à faire un bon film, ni à réussir un bon tir au polo, ni à
me faire obéir de mes enfants, ni à impressionner ma femme. Elle semble même
sans effet sur les puces de nos chiens" répondit-il à un
journaliste qui lui demanda son sentiment sur la célébrité.
Selon Jack Cutting qui rejoignit le studio au milieu des années trente, Disney
semblait plus mature pour son âge, et par moments extrêmement sérieux : "
Sa personnalité me faisait constamment penser à une goutte de mercure
roulant sur une plaque de marbre, tant son humeur changeait rapidement. Je crois
que c'est parce qu'il était extrêmement sensible... Il comprenait vos idées
et interprétait vos pensées en un clin d'oeil. Inutile de lui faire une note
de cinq pages... S'il était parfois fantastiquement charmeur, il pouvait
également paraître dur et indifférent envers des gens - mais habituellement,
c'était quand il avait des problèmes... Les gens qui travaillaient le mieux
avec lui étaient ceux que son enthousiasme stimulait... Plus d'une fois, alors
qu'il était d'humeur créative et que les idées jaillissaient de son cerveau
en un véritable feu d'artifice, j'ai vu soudain son visage se figer, comme s'il
venait de recevoir un seau d'eau glacée. Il haussait le sourcil et c'était le
brusque retour à la réalité: quelqu'un dans le groupe n'arrivait pas à le
suivre dans sa créativité. Après, il vous confiait tel qu'il était difficile
de travailler avec Un tel" Cette créativité se
manifestait souvent lors des séances de "sauna" ( Les salles de
projection d'Hypérion Avenue n'étaient pas climatisées...)
Première innovation: Dès que l'animation d'une scène était achevée , on
photographiait ses dessins pour obtenir ce qu'on appelait un "essai
crayon". Cet essai était alors projeté devant Disney et les concepteurs
du film pour y voir s'il faut porter des améliorations sur telle séquence.
Deuxième innovation: Parfois, ils projetaient une "bobine Leica".
Ceci consistait en dessins fixes du story-board synchronisés avec la bande son
pour avoir une idée sommaire de ce que l'on verrait finalement à l'écran.
Autre vétéran du studio Disney, Dick Huemer était impressionné par la
perspicacité de Disney lors de ces séances:"Il trouvait
toujours la bonne solution. Il allait droit au coeur du problème et trouvait le
truc qui débloquait tout! Alors, vous vous seriez giflé. Vous vous
disiez:"comment n'y ai-je pas pensé plus tôt?""
Marc Davis, animateur de génie et une des forces créatrices des parcs à
thèmes Disney:"Il n'avait pas peur de risquer son dernier penny,
de s'endetter, de recruter 150 personnes sans savoir comment il règlerait la
note. Il a fait ça toute sa vie. Il disait que l'argent ne l'intéressait
que pour ce qu'il permettait de faire. Sans Disney, je ne crois pas que
l'animation serait devenue un jour une véritable industrie..."
Dès 1931, Disney décida que ses dessinateurs devaient approfondir leur
formation et les envoya à la Chouinard Art School dont les cours étaient
organisés par Don Graham, un futur collaborateur important dans l'entreprise
Disney. Mais à l'automne 1932, Art Babbit, un des grands animateurs,
convainquit Disney qu'il serait plus avisé d'organiser les cours au studio, où
on pourrait mieux contrôler les présences. Ainsi naquit le 15 novembre 1932 la
fameuse Disney Art School, dans l'ancien studio d'enregistrement d'Hyperion
Avenue. Elle ne fonctionnait que deux soirs par semaine mais en 1934, son style
changeait complètement!
C'est vers cette époque que Walt Disney annonça son intention de faire Blanche
Neige, ce qui signifiait une importante extension du département
d'animation. Avec le temps, Walt devenait de plus en plus critique. Il ne
s'agissait pas pour lui de critiquer pour critiquer mais d'atteindre un
niveau qui lui semblait nécessaire pour que le studio puisse faire le grand
saut et passer des courts-métrages de 8 minutes aux longs-métrages. En dépit
de l'activité intense qui régnait au studio, chacun trouvait néanmoins le
temps de se détendre. Un terrain vacant proche du studio avait été aménagé
en terrain de jeux, le volley-ball et le softball y étaient devenus des
activités très prisées à l'heure du déjeuner! Walt Disney jouait rarement
à ces sports mais grâce à son amitié avec Spencer Tracy, il pratiquait le
polo. Hormis quelques voyages en famille, le polo semble avoir été la seule
forme de détente de Disney.
En 1936, comme son studio, sa famille s'agrandissait. Walt et Lillian avaient
deux filles, Diane et Sharon.
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