L'affaire Nemo - Pierrot
LE LIVRE
"PIERROT LE POISSON CLOWN" de F. Le Calvez - Illustré par Robin Delpuech
et Thierry Jagodzinski
Résumé : Pierrot le poisson clown vit heureux avec ses parents
et Rose, leur anémone protectrice ... jusqu'à l'arrivée de Liona la
rascasse. Chassée par Rose, Liona s'est promis de se venger et de
manger la famille clown. Pierrot doit faire preuve de courage pour
lui échapper. Heureusement Pierrot est aidé par de gentils poissons
qu'il rencontre tout au long de ses aventures. Avec ses nouveaux amis,
il découvre que la vie lui réserve de belles surprises...
LES ARTICLES
> Article paru dans le journal "Le Maine Libre" à
la fin de l'année 2003 quelques jours après la sortie
du film "Le Monde de Nemo" sur les grands écrans
français.
" Le poisson clown ne fait pas rire.
L'auteur français d'un livre pour enfants, "Pierrot le
poisson-clown", Franck Le Calvez assigne Disney pour contrefaçon
concernant le personnage de Nemo. Il demande l'interdiction de la
diffusion de certains produits dérivés imitant la marque
Pierrot, à savoir "un poisson-clown en 3D, de trois quarts,
souriant avec une nageoire levée."
> Site de MCM ciné (http://www.commeaucinema.com/mcm/news.php3?nominfos=25190&cinenews=6)
Franck Le Calvez, auteur français du livre pour enfants, Pierrot le
poisson-clown, assigne Disney pour contrefaçon. Il reproche aux studios
américains de s’être fortement inspirés de son héros aquatique, Pierrot
dans LE MONDE DE NEMO. Le créateur du, désormais célèbre, poisson
clown avait pourtant pris des précautions. Après avoir publié son
livre fin 2002, il avait déposé le scénario dès 1995 auprès de la
Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques (SACD) et déposé la marque
à l’Institut National de la Protection Industrielle (INPI). Peine,
perdue…Franck Le Calvez doit maintenant affronter le géant américain
et demande l’interdiction de la diffusion de certains produits dérivés
ressemblant étrangement à son héros. Il accuse aussi Disney d’avoir
plagié l’univers de Pierrot le poisson clown : « On y retrouve les
mêmes personnages secondaires avec un poisson chirurgien et une crevette
nettoyeuse ». Ce passionné d’aquariophilie juge que la similitude
est assez troublante pour qu’on demande des explications à Disney.
Devant le silence des studios, une procédure judiciaire a été engagée.
Franck Le Calvez a de quoi être jaloux du succès de Nemo ! Cet auteur
qui a financé lui-même l’édition de son livre continue de revendiquer
ses droits. Il explique que de nombreux libraires ont refusé de prendre
son ouvrage à cause du poisson-clown de Disney. Vindicatif, il souligne
même que seulement 600 des 2000 exemplaires de Pierrot ont été distribués.
Franck Le Calvez entend bien récupérer quelques bénéfices du film
d’animation qu’il a fortement inspiré et qui a déjà séduit plus de
2,1 millions de spectateurs pour sa première semaine d’exploitation
fin novembre.
> Site de Télépoche http://www.telepoche.fr/canalstars/canalstars.nsf/0/0F138635EE4D448CC1256E0F00537716?open)
Nemo, vilain petit copieur ? : Un auteur français accuse Disney-Pixar
de contrefaçon, estimant que son livre, Pierrot le poisson clown,
a directement inspiré le film. Passionné d'aquariophilie, Franck Le
Calvez avait déposé en 1995 un scénario racontant les aventures de
Pierrot, le poisson clown auprès de la société des auteurs, compositeurs
dramatiques (SACD) et déposé la marque à l'Institut national de la
protection industrielle (INPI). Mais, ayant dû renoncer à son projet
de film, Le Cavez décide finalement en 2000 de le publier en tant
que livre pour enfants. Fin 2002, tout est prêt et 2.000 copies de
son oeuvre, qu'il a auto-financé, sont disponibles. Malheureusement
pour lui, la déferlante Nemo commence (le dessin animé est sorti fin
mai 203 aux Etats-Unis) et de nombreux libraires refusent de prendre
le livre Pierrot, le poisson-clown sous prétexte que son héros ressemble
trop à celui de Disney.Pire, ils le prennent pour un plagiaire ! Le
Calvez décide donc de contre-attaquer et porte plainte contre les
Studios Disney et Pixar pour contrefaçon. Selon l'intéressé, de trop
nombreuses ressemblances existent entre Pierrot et Nemo. Non seulement
le début de l'histoire est identique (Pierrot vit dans une anémone
de mer rose et devient orphelin lorsque l'un de ses parents est avalé
par un poisson scorpion) mais "on retrouve dans Le Monde de Nemo les
mêmes personnages secondaires avec un poisson-chirurgien et une crevette-nettoyeuse.
(...) La similitude est suffisamment troublante pour qu'on demande
des explications à Disney", affirme-t-il. Le Calvez reconnaît néanmoins
que si, le début des deux histoires est le même, les scénarios diffèrent
par la suite. Pour le studio américain, ces accusations sont sans
fondement car le projet a été "développé indépendamment de tout autre
copyright." Le Calvez soutient malgré tout que l'idée de Nemo est
arrivée de l'autre côté de l'Atlantique via une maison de production
qu'il avait démarchée, en vain, en 1995. Un tribunal entendra les
deux parties début février.
> Site de Libération (http://www.liberation.com/page.php?Article=166495
)
Un Français défend son poisson contre Disney Franck Le Calvez a créé
en 2000 Pierrot, un poisson-clown auquel la superstar Nemo ressemble
beaucoup. [Par Sophie ROSTAIN
vendredi 19 décembre 2003]
Franck Le Calvez, qui voue une passion aux habitants des aquariums,
rêve un jour de 1995 Pierrot le poisson-clown, scénario de film d'animation
déposé à la SACD. Il fait le tour des maisons de production. En vain.
En 2000, il recycle son scénario en livre pour enfants, illustré par
Pascal André et son équipe du Cybervillage. Robin Delpuech et Thierry
Jagodzinski finissent par accoucher d'un poisson-clown en 3 D, à visage
humain, doté de deux grands yeux tendres. Devenu entre temps avocat,
Franck Le Calvez investit ses honoraires dans la maison d'édition
Flaven Scène et sort en novembre 2002, Pierrot le poisson-clown.
Similitudes. L'histoire est simple : Pierrot vit dans une anémone
avec ses parents, jusqu'au jour où la vie, qui est mauvaise fille
même au fond de l'océan, le prive de ses géniteurs. S'ensuit un parcours
initiatique au terme duquel il retrouve sa mère. Le livre se vend
à mille exemplaires. Songeant à commercialiser des produits dérivés,
l'éditeur dépose en février le poisson-clown non comme personnage
mais comme marque, à l'Institut national de la propriété industrielle.
Les aquariums de France lui demandent d'étudier la création d'une
peluche.
Arrivent le printemps 2003 et le raz-de-marée Nemo, ses millions de
spectateurs, ses centaines de produits dérivés. Le Calvez panique
pour son Pierrot. Conseillé par Pascal Kamina, avocat spécialisé dans
les droits d'auteur, il écrit à Disney pour demander des précisions
sur la création de Nemo, et surtout sur la politique de merchandising
envisagée. Disney, pour qui la question des droits d'auteur est depuis
toujours délicate, lui adresse une fin de non-recevoir. Le Calvez
prépare une réimpression de son livre. La Fnac Junior lui aurait
verbalement conseillé d'améliorer la maquette, et d'opter pour une
couverture cartonnée. Septembre venu, le Comptoir du livre ne place
aucun livre à la Fnac Junior. Explication d'une responsable à l'auteur
:la chaîne a programmé une opération avec Disney Hachette pour la
sortie du Monde de Nemo, et Pierrot lui ressemble trop. «Là, j'ai
décidé de réagir. Je ne voulais pas qu'on empêche mon poisson de vivre»,
dit Franck Le Calvez.
Le Calvez attaque sur deux fronts : propriété intellectuelle et industrielle,
Pierrot étant un personnage de fiction et une marque. L'avocat des
Editions Flaven Scène assigne donc Pixar, Disney et Disney Hachette,
éditeur des livres, devant le tribunal de grande instance de Paris,
pour contrefaçon de personnage et de marque. Il demande l'interdiction
du film et des produits dérivés. Une première audience, le 29 octobre,
n'a rien jugé, procès renvoyé au 17 février, et la querelle autour
de la propriété artistique peut durer des mois, voire des années.
Trop long pour Pierrot. «Je veux que mon livre vive», répète Franck
Le Calvez, qui semble réaliser, à ses dépens, la puissance de Pixar
et Disney, et assiste, atterré, à ce qu'il n'avait pas imaginé : «Bon
nombre de libraires refusent de vendre mon livre sous prétexte qu'il
serait un plagiat de Nemo. C'est le monde à l'envers.»
Avant de se faire «avaler», Pierrot dispose d'une autre arme : le
droit des marques et le respect de la propriété industrielle, au nom
de quoi son éditeur pourrait, dans quelques jours, déposer un référé
auprès du tribunal de grande instance. Il demanderait la saisie de
tous produits, agendas, objets, carnets, vêtements, à l'effigie de
Nemo. Le tribunal appréciera.
Contexte délicat. Pour l'heure, Disney réagit en rejetant toute
accusation de plagiat : Nemo est une création, originale à 100 %.
Une attitude un chouïa crispée, dans un contexte délicat, du moins
pour le studio américain. Une autre possibilité serait que Pixar et
Disney transigent avec les Editions Flaven Scène et les créateurs
de Pierrot. La rumeur (1), persistante, ne veut-elle pas qu'à l'époque
du Roi Lion, précédent succès planétaire de la firme, une transaction
à l'amiable aurait eu lieu entre Disney et le Japonais Osamu Tezuka,
créateur en 1965 du Roi Léo, avec qui la ressemblance est plus que
troublante ? La rumeur, toujours folle, parle de centaines de milliers
de dollars, mais, pas plus que le plagiat, le chiffre n'a jamais été
avéré.
(1) Pareille rumeur fleurit à
chaque nouveau film de la firme. Walt Disney fut lui-même victime
en 1928 d'un producteur indélicat qui s'appropria Oswald, son premier
personnage, un lapin aux longues oreilles que le dessinateur avait
omis de déposer.
Le Monde (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-346603,0.html)
Le Nemo de Disney est-il la copie de Pierrot le poisson clown ?
L'auteur d'un livre pour enfants paru en France en 2002 attaque les
studios américains. C'est l'histoire du petit poisson contre le gros,
Pierrot versus Nemo. Le premier est le héros d'un livre de Franck
Le Calvez, Pierrot le poisson clown, paru en novembre 2002 aux éditions
Flaven Scene. Le second est le personnage du film de Walt Disney,
Le Monde de Nemo, déjà en tête du box-office avec 1,133 million d'entrées.
L'auteur de Pierrot le poisson clown a ouvert une procédure judiciaire
contre Disney et son fournisseur officiel, les studios Pixar, au motif
que Nemo serait une contrefaçon de Pierrot : il demande l'interdiction
de la diffusion des produits dérivés imitant la marque Pierrot, déposée
à l'Institut national de la propriété industrielle le 18 février 2003
et enregistrée le 4 janvier 2004, et des dommages-intérêts. Après
une assignation à jour fixe devant le tribunal de Paris, le 29 octobre,
l'affaire doit revenir devant les juges civils en février 2004.
"Passionné" par les poissons-clowns, et "inquiet" pour leur survie,
Franck Le Calvez a écrit un scénario de dessin animé, déposé à la
Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD) en décembre 1995
: le petit poisson-clown perd son père, mangé par une rascasse, puis
est séparé de sa mère, qu'il retrouve à la fin de l'ouvrage. L'étudiant
présente son œuvre à des maisons de production, qui la refusent. Devenu
avocat en droit maritime, il finance les illustrations 3D de ses personnages
et les dépose à la SACD en juin 2002, dans l'idée de publier un livre.
Nouvel échec devant les éditeurs. Il crée alors sa société d'édition,
Flaven Scene, et tire son ouvrage à 2 000 exemplaires - notamment
distribué dans des Fnac parisiennes et aux Aquariums de France.
M. Le Calvez découvre "au printemps 2003" Nemo, qui fait fureur aux
Etats-Unis. "Il y a une ressemblance troublante entre les deux poissons,
résume-t-il. Le début de l'histoire est similaire, même si les scénarios
sont différents." La 2e édition de Pierrot sort en octobre 2003, après
la version française de Nemo (Hachette). "Du coup, la Fnac Junior,
qui devait distribuer Pierrot, a reporté la commande en raison d'une
opération montée avec Disney Hachette Productions", affirme M. Le
Calvez. Si le directeur des achats de la Fnac Junior, Laurent Turillon,
reconnaît avoir eu "deux contacts, à un an d'intervalle" avec Flaven
Scene, il répond qu'il n'a "jamais passé commande d'ouvrages de Pierrot,
ni monté d'opération avec Disney Hachette Productions". Même déni
chez Disney : "La procédure intentée en France est totalement infondée,
car Le Monde de Nemo, une œuvre qui appartient à Pixar et Disney,
est le fruit d'une création indépendante et ne porte atteinte à aucun
droit d'auteur ou de marque", explique la direction, qui emploie cinq
avocats sur l'affaire. M. Le Calvez en a désormais trois.
Clarisse Fabre (ARTICLE PARU DANS
L'EDITION DU 20.12.03)
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