LES MUSIQUES DE FANTASIA
La Toccata et fugue:
Elle fut confiée au département
effets d'animation, qui s'attacha à interpréter les motifs de la
musique de Bach en termes de formes abstraites et semi-abstraites.
Si ces formes étaient souvent plus proches des aspects décoratifs
de l'Art déco que des travaux plus stimulants d'artistes tels que
Kandinsky et Mondrian, cette partie du film restait cependant
extrêmement aventureuse pour l'époque.
Le Casse-noisette
Musique de ballet, elle est traité
comme une suite dansée dont chaque mouvement est doté d'un
caractère propre. L'un des temps forts de cette séquence est
"La Danse Chinoise", animée avec beaucoup d'esprit,
principalement par Art Babbitt. Un groupe de champignons dansent
solennellement sur une chorégraphie pleine d'humour et semblant
inspirée d'un rituel.
L'Apprenti sorcier:
C'est l'un des grands succès de la
carrière de Mickey. Celui-ci y joue un jeune apprenti magicien, que
son maître laisse seul dans sa caverne où il pratique son art,
avec pour consigne d'y effectuer le grand nettoyage... Avec cette
histoire, Mickey est bien loin de Streamboat Willie. Bien que
raconté sur un mode humoristique, c'est un en sens une exploration
des profondeurs de l'âme humaine. Cette séquence est l'une des
plus subtiles créations des collaborateurs de Disney.
Le Sacre du Printemps:
Il annonce un brusque changement
d'atmosphère. Selon Disney, cette musique de ballet n'était rien
moins qu'une description de la création du monde. La séquence
montre d'abord une époque où le monde n'était encore qu'une masse
informe, puis retrace à grands traits l'évolution de la vie
jusqu'à l'extinction massive des dinosaures. L'idée est intéressante
mais dans l'ensemble, le traitement est relativement pauvre, et
c'est la partie la moins réussie du film.
Pastorale de Beethoven:
elle contient certes quelques passages
charmants, mais n'est pas à la hauteur de la partition de
Beethoven. De fait, les scènes d'Arcadie étaient initialement destinées
à illustrer une musique bien plus légère, extraite de Cydalise
et le Chèvre-pied de Gabriel Pierné. Cette séquence
s'inspire grandement de l'art décoratif des années trente et
défile devant le spectateur comme une fresque murale animée qui
ornerait un restaurant autrefois à la mode. La meilleure scène se
situe au début, lorsque des chevaux ailés, tels des papillons
géants., viennent atterrir avec élégance sur un lac. Avec leurs
allures d'étudiants sportifs, les centaures sont moins réussis,
mais Bacchus et sa licorne ivre, dessinés par Ward Kimball, fourniment
de bons intermèdes comiques.
La Ronde des heures:
C'est une parodie de ballet classique
mettant en scène des danseurs aussi improbable que des
hippopotames, des éléphants, des autruches et des alligators. Le
résultat est d'une drôlerie extrême: la pesanteur et la raison
disparaissent dans un assaut triomphal contre les notions de grâce
conventionnelles.
Une nuit sur le Mont
Chauve:
C'est une séquence particulièrement
impressionnante, grâce à l'animation spectaculaire de Chernabog
-une apparition du diable- due à Bill Tytla. suivi
de l'Ave Maria:
Elle est plutôt
mielleuse. De fait, cette dernière partie de Fantasia est à
l'image de l'ensemble: une juxtaposition de grandes qualités et de
grands défauts.
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