Taram et le Chaudron magique est son 17ème long métrage en dessin animé.
Il sort en 1985 sur les écrans. Durée de ce classique: 76 minutes
C'est une réalisation adaptée des
"Chronicles of Prydain" de Lloyd Alexander. Ce projet
avait été conçu de manière à atteindre le jeune public
masculin. Rétrospectivement, on voit aisément pourquoi il
séduisit si rapidement de jeunes artistes impatients de se faire un
nom. Ils n'eurent en effet guère de difficultés pour s'immerger
dans les aventures de Taram et Eloïse unissant leurs intelligences
pour triompher des forces diaboliques du Seigneur des Ténèbres.
Libérés de la supervision des neuf anciens, les jeunes artistes
firent enfin leur propre film.
Lorsque fut lancée la production de ce classique, le studio Disney
recherchait désespérément des perspectives et des objectifs qui
lui permettraient de prospérer dans les années 80. Pour
rivaliser avec d'autres compagnies, il lui fallut conquérir des
secteurs de marché qu'il n'avait pas encore exploités. Le nom de
Disney pouvait toutefois s'avérer un handicap; les jeunes adultes
avaient tendance à mépriser les films de Disney. Ils espérèrent
que ce classique serait une réponse partielle à ce problème.
Malheureusement, ce film fut un désastre.
Ce ne fut pas par manque de talents. Le problème était que malgré
la présence de nouveaux venus extrêmement doués tels que Tim
Burton, Andreas Deja et Ruben Aquino, la production manquait de
perspectives. De fait, elle était répartie entre plusieurs unités
différentes, dont certaines, en raison de luttes de pouvoir,
communiquaient très peu entre elles. Un groupe dissident - dont
deux vétérans Burny Mattinson et Dave Michener) et deux nouveaux
venus (John Musker et Ron Clements)- quitta la production de Taram
et le Chaudron Magique et commença à travailler sur un autre
projet qui devait devenir Basil, détective privé.
Alors que la réalisation de Taram et le Chaudron Magique
touchait tant bien que mal à sa fin, le studio entra dans une
période troublée: diverse coalitions de directeurs et
d'actionnaires qui luttaient pour le contrôle de l'entreprise. Le
dénouement survint à l'automne 1984, avec la mise en place d'une
nouvelle équipe de direction: Michael Eisner (ancien président de
Paramount Pictures) en tant que directeur et Franck Wells en tant
que président. L'évènement ne marqua nullement la fin des
relations avec la famille Disney. La nouvelle direction reçut le
soutien actif de Roy E. Disney, neveu de Walt Disney; celui-ci, fut
nommé à la tête du département d'animation des longs métrages.
A cette époque, Taram et le Chaudron Magique était
virtuellement prêt pour la sortie en salle. Katzenberg (directeur
de Walt Disney Pictures) et Roy E.Disney décidèrent de le
visionner. "Je savais qu'il y avait des problèmes, dit Roy
E.Disney, mais je ne m'attendais pas à ça. J'ai immédiatement vu
qu'on était vraiment dans le pétrin."
L'histoire était d'un ennui désespérant, et à mi-chemin, se
mettait à errer sans but vers une fin totalement insatisfaisante.
Utilisant son expérience de films à acteurs, Katzenberg prit le
film -de 25 millions de dollars- et se dirigea vers la salle de
montage. Il parvint à couper 2-3 minutes du film mais c'était trop
tard pour toucher au scénario.
A sa sortie, il reçut un accueil généralement défavorable de la
presse et ne fut guère une réussite commerciale. Il ressortit
finalement en 1998 en vidéo. Malgré ses problèmes, il marqua un
tournant dans le style dysnien, ne serait-ce parce qu'il signala les
ambitions plus élevées des animateurs de la nouvelle génération.
|